L’Afrique : Beaucoup d’énergies sans énergie

Publié le par OUATTARA Navaga

image pétroleDakar est dans l’obscurité, délestage généralisé en Côte d’Ivoire et augmentation de la facture d’électricité, distribution d’électricité rationnée en Guinée, insuffisance notoire de fourniture d’énergie en Afrique du sud. Le continent africain cherche son énergie. Au moment où le Conseil Mondial de l’Energie table sur un triplement de la demande de l’électricité en Afrique à l’horizon 2035, le déficit de la production énergétique des pays de l’Afrique sub-saharienne  s’accroît au fil du temps. Les experts estiment qu’entre 70% et 80% de la consommation énergétique en Afrique sub-saharienne est assurée par le bois sur un c ontinent où le potentiel en énergies renouvelables est plus de 1000 fois supérieure à ses besoins énergétiques.

Ce continent est-il finalement en lui-même un paradoxe ?

Des études techniques sérieuses ont récemment montré qu’une station hydroélectrique (l’hydroélectricité est de l’une des moins coûteuse en production) ambitieuse sur le fleuve Congo pourrait à elle seule garantir la fourniture de l’électricité, à moindre coût, pour tout le continent. L’énergie solaire ou photovoltaïque, la géothermie, la biomasse, l’éolienne sont autant de ressources énergétiques renouvelables à la fois diversifiées qu’abondantes dont dispose ce continent. Mais ironie du sort, les populations croulent dans l’obscurité ambiante. L’accès à l’énergie peut être encore considéré comme un luxe. Les investissements publics sont totalement inexistants. Le partenariat public-privé censé prendre la relève se raréfie à cause de la corruption des pouvoirs publics.

Malgré une main d’œuvre abondante, qualifiée et bon marché, le coût de production du kWh d’électricité en Afrique reste le plus élevé comparativement aux autres marchés émergents. Forcément les populations africaines déjà sous le poids de la pauvreté payeront un gaz plus cher, une électricité plus chère et un carburant plus cher bien qu’en amont les budgets des Etats soient lamentablement perforés par les immenses subventions de consommation.

Dans ce monde nouveau où l’accès aux sources d’énergie en quantité suffisante et bon marché est devenu l’enjeu majeur des gouvernements du monde, les décideurs publics africains doivent repenser leurs priorités et leurs stratégies.  

Les grandes conférences organisées çà et là n’ont rien apporté de nouveau. La prochaine révolution en Afrique pourrait être celle des énergies.  

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